Carbet du Père Li, 8 avril

Le hamac se balance. Par-dessus les bruits de la forêt, les voix se répandent entre un match de volley improvisé au fond du carbet et quelques plongeons retentissants depuis la corde liane. C’est le fin fond de la forêt.

Le 9 avril, le niveau de la rivière a baissé,
le ponton est réapparu

Partir d’un embarcadère aux environs de Javouhey –
15 minutes de bateau à moteur, à tambour battant
Et le voilà : Le carbet – terre mi-conquise
Pontons inondés.

Etre vingt. Etre sauvages. Etre enfants.
Manger des gâteaux pour le 4h sur le sol en planches de bois.
En laisser la moitié aux fourmis qui se régalent
Emportant des tonnes sur le dos et nous piquant au passage.
Agression ! Agression !

Jouer à Uno en criant, et perdre c’est désespérant
Enfin non, c’est plutôt marrant. Manger des haribos.
Faire un petit tour dans l’eau.

Etre dans la rivière au milieu de l’écrin vert.
Sous la surface être rouge !
Alors se laisser dériver et lutter lutter contre les courants
Pour enfin remonter sur la terre ferme dégoulinant…

N’être ni Vénus de Boticelli, ni James Bond girl en bikini
Mais juste Touriste chez le père Li!

A la nuit tombante, penser au dîner
D’abord boire un rhum et puis préparer
Une raclette guyanaise, une recette sacrée ?
Le feu rougeoie (les garçons font semblant de s’en occuper !!
Les filles sont obligées d’y aller ! Ah les garçons…
Heureusement qu’il y a les filles pour les sauver)
Sur les petits chemins à la lampe frontale
Dévisager une mygale !!! (même pas peur :-)
Et pendant qu’aubergines et pommes de terre
S’épousent dans la braise, se faire attaquer par une nuée de hannetons !
(rien que de l’écrire ça donne des frissons)

A la lumière des bougies le carbet éclairé
Attire à lui des êtres volants hypnotisés
Finir fondu dans la cire ou noyer dans le punch
Non, ça n’est pas enviable !
Ne rien penser, non ?
Et rire tard dans la nuit.