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Par des détours sinueux
18 octobre 2006

Assise à une table du Café Carlyle, 35E 76th str

http://www.thecarlyle.com/dine4.cfmtellement_sereineSomeone I met in the Met...

Je suis absolument harassée ; 5h de Metropolitan Museum of Art et sûrement 40h de marches cumulées depuis le début du séjour, autant dire que cela fatigue. Je ne suis pas sûre que le brouhaha de ce lieu hautement chic de la société new-yorkaise me repose, mais j’ai au moins le luxe et la volupté : un verre de merlot et un jazz aérien qui sort du piano à queue, just next to me.
On pourrait penser que personne n’écoute, tant les conversations décolent, divaguent, s’envolent, mais il y a au moins ce couple d’une cinquantaine d’années qui vient de serrer la main du pianiste chanteur.

De retour à son piano, il se penche soudain vers moi, mon regard un peu perdu vient de le croiser : « Any favourites ? ». Je lui dis, un peu désolée, ne pas connaître son répertoire… « I’m French ».  Un petit clin d’œil et le voilà qui entame une french série : « ne me quitte pas », « c’est si bon », « la vie en rose », avec ce sourire léger et profond au coin des lèvres.
« Milord » encore, quel succès éternel pour la Môme Piaf.

Je me demande qui sont ces gens-là tout autour. La langue qui résonne est surtout anglaise ; assez peu de touristes, plutôt des New-Yorkais de souche, façon Sex and the City ; un petit cocktail après une journée de travail.

Les murs du café sont couverts de fresques étonnantes, beaucoup de lapins en costard, certains nonchalamment appuyés contre des arbres, d’autres sirotant un verre apporté par des valets à figure humaine sous un parasol.
Les hommes ne sont ici que des faire-valoir pour le gratin des Lapins. Je me demande si ceux qui sont là apprécient l’ironie de ces images : s’imagineraient-ils gouvernés par des lapins ?
Quelle joyeuse société nous aurions alors, futilement décadente…

Je dois penser à découvrir un peu mieux Mme Worlée rencontrée par hasard au Met aujourd’hui.

J’y ai noté un concept de visite qui m’a bien fait rire : visite pour mère avec nourrisson dans la poussette, ayant pour thème « Les enfants dans la sculpture ». C’est-à-dire que lorsqu’on devient mère le seul sujet artistique capable de vous captiver est … l’enfance ? Quand j’entendais ces bambins hurler, je me demandais si, eux, cela les passionnait réellement.

Je sens enfin ma fatigue s’envoler.

La solitude est tellement agréable à New York : bruyante, élégante, excitante. On se retrouve si bien au milieu de cette vie excessive.

Le merlot est excellent, il me monte quelque peu à la tête. Vertige.
C’est ce léger tapotement d’un pied sur le sol dont les vibrations arrivent jusqu’à moi, qui me sort de ma rêverie. Being drunk in New York City… with only one glass of wine… bien sûr c’est uniquement la fatigue. I could melt in the jazz.

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