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Par des détours sinueux
20 mars 2007

Magic box / Evil box

Et si Inland Empire, c’était l’empire dans l’empire ?... le noyautage précis, inévitable, d’un empire qui court peu à peu à sa perte ? Et si cet empire noyauté était Hollywood ?...
La 5e colonne, bien sûr, c’est la petite lucarne, la télé qui s’infiltre et s’insinue partout, surtout dans nos home sweet home… Etrange, bien étrange boîte à images.

Et qu’est le film sinon une histoire de boîtes ? Combien de boîtes desquelles on ne peut s’enfuir ? Toutes ces pièces, qu’elles soient bleues, qu’elles soient roses, ressemblent à des boîtes à chaussures avec un décor en carton pâte miniature, manque de bol, habitées par des lapins géants… pourquoi les choses sont-elles toujours si peu adaptées ? D’ailleurs tous ceux qui rient du spectacle, le font aussi à contre-pied… ah sacrés rires enregistrés qui ne viennent que souligner l’absurde, l’inaccessible ? Ce qui se passe dans les boîtes est bien difficile à comprendre. Parfois, on voudrait y être, jeter un œil par le trou de la serrure, alors on fait un léger trou de cigarette, pour entrapercevoir ce qui se passe derrière le voile. Mais qu’y voit-on ? une société du spectacle se tortillant sur Loco-motion ? ou des couples en plein adultère ? ohla, ceci n’est pas rassurant.

Et comme une boîte en cache toujours une autre, que sait-on à la fin ? Boîtes gigognes, histoires à tiroirs, qui est qui ? qui est où ? qui fait quoi ? (Marie-Ange Nardi a compris tout ça avant David Lynch ;-) et surtout qui suis-je ?

Et pourtant…
Il semble bien que la première lucarne, celle de la femme qui pleure, finisse bien par lui offrir le salut, la réconciliation avec elle-même (sa part sombre faut-il croire), mais quand les retrouvailles avec ceux perdus ont lieu, elles ont toujours lieu dans la boîte quand la porte se referme…
Et pourquoi ? Est-ce si vilain dehors (sûrement un peu, car les trottoirs sont remplis de femmes à moitié nues aux postures provocatrices, et surtout on y crève… et puis aussi, le petit garçon de la légende c’est en ouvrant la porte et en voyant son reflet qu’il fait soudain apparaître le Mal…). Alors quoi, vit-on mieux dans les boîtes ? La télé nous offre-t-elle un nouveau paradis ?

En tout cas le cinéma meurt, le seul grand écran visible dans le film ne présente à Nikki que son double qui pleure. Hollywood est triste car Hollywood n’est plus. Les salles de cinéma ne mènent plus, par de sombres escaliers, qu’à de lugubres pièces, étroites, salles, et suintantes.
Autant le dire, de vraies boîtes à sardines ;-)

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